THX 1138
Réalisé en 1971 par Georges Lucas, la version originale en couleur dure 1h30.
La version qui sera présenté est la version director's cut de 2004 en couleur.
Invité : Henry DREYSSE, Architecte
"Dans une société souterraine du futur, qui ressemble à une termitière humaine, les hommes vivent sous sédatifs. Ils sont socialement brimés par un pouvoir totalitaire et invisible au sein d'un univers blanc monochrome. Avec sa colocataire LUH 3147, ils commettent un acte irréparable..."
Commentaires
Il est tout à fait possible que j'ai loupé l'info, mais il me semble que vous n'indiquez pas le lieu de projection du film. Et aussi : la séance sera t-elle publique ?
Antoine F.Texte de présentation.
Dans les années 60, le cinéma américain traverse une crise identitaire. Le système des studios laisse la place aux holdings financiers. La créations et la rébellion n’ont plus leur place dans le consumérisme qui s’impose. N’oublions pas que c’est à cette époque que l’obsolescence programmée s’étend à tous les domaines pour le bien de l’humanité selon son concepteur Bernard London.
Dans ce contexte, Francis Ford Coppola fonde l’American Zoetrope afin de permettre aux réalisateurs de mener à bien des projets artistiques. Il convint Georges Lucas, alors âgé de 25 ans, de réaliser un long métrage : THX 1138, à partir de son film d’étudiants THX 1138 EB.
C’est en 1971 que le film sort dans les salles, considéré comme un chef d’oeuvre de nos jours, à l’époque c’est le bide.
Ce film nous plonge dans une dystopie consumériste, dépressive et totalitaire d’une ère post-apocalyptique, où la société vit dans une ville souterraine, qui met en exergue des évènements apportant le malheur suite à des projets politiques précis. On retrouve ces thèmes dans la littérature comme "le meilleur des mondes" d’Aldoux Huxley, " Fahrenheit 451" de Ray Bradbury. Il est à remarquer que ce type littéraire, a un regain de faveur dans la littérature moderne, "Délirium" de Laurent Olivier, "Hunger Games" de Suzanne Collins, "Génésis" de Bernard Bechett etc.
En Sociologie et en Ethnologie, la prospective n’est pas vraiment en odeur de sainteté ! C’est donc posé la question : « comment défendre ce film afin qu’il puisse servir à une réflexion anthropologique ? » D’autant plus que je devais réussir à convaincre un invité qui aurait la lourde tache d’animer le débat ! C’est alors que je travaillais sur mon mémoire que je suis tombé sur un article de la revue internationale de sociologie. L’auteur y défendait une sociologie prospective ! "Fragments d’une histoire future", c’est le titre de l’article, décrivait une civilisation post-apocalyptique, monde futur où toutes les espèces végétales et animales n’existaient plus, une planète purifiée, où l’homme qui est affranchi de toutes influences de milieu naturel, s’organise dans des citées souterraines ! je précise écrit en 1896 par Tarde.
Suite à cet article, mes scrupules se sont envolés, et bien que supposant un futur, ce film, qui nous plonge dans le présent et laisse supposer que la délivrance proviendrait de notre passé enfoui en nous. Il fait, appel aux mythes des origines et à l’imagination.
L’imagination, Georges Lucas en a, et dans son entourage la présence de Joseph Campbell a du certainement jouée un rôle. A la question que lui posait Moyers : « Qui traduit l’invisible ? » Campbell répondait : « l’artiste. C’est sa fonction. C’est à lui de nous transmettre les mythes mais il faut qu’il comprenne la mythologie et l’humanité ».(Puissance du mythe, 2009, 1988)
Le film et le mythe touche à l’imaginaire et comme l’écrivait Patrick Legros dans sa “Sociologie de l’imaginaire”, : « la vie des hommes et des sociétés est sans cesse soumise à des pulsions imaginaires, à des images incarnées dans les arts ... et dans les constructions mentales, collectives et individuelles. L’imaginaire est affaire de civilisation. Il circule à travers l’histoire, les cultures et les groupes sociaux.... L’imaginaire nourrit et fait agir l’homme ».
CharlesLes informations utiles sont dans la rubrique ciné-club.
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